Proches aidants

Même si la première semaine de novembre dédié aux proches aidants à presque passé inaperçu un grand nombre d’entre nous continuons de veiller sur nos malades. Aujourd’hui nous nous appelons proches aidants autrefois c’était aidant naturel ou entraidant. C’est à si perde pour ceux qui ne le sont pas. Avec le temps l’évolution des mots changent mais est-ce pour le mieux. Pendant ce temps nous gardons le fort. Pour certains d’entre vous avec épuisement, manquant de ressource pour vous accompagnez pendant ce long trajet.
D’aussi loin que je me souvienne l’entraide a toujours fait partie de ma vie. Étant jeune c’est ce qu’on m’a appris c’est comme inné en moi.
Dans ma jeune enfance nous restions dans une ville, nous étions confinés sur environ 4 rues c’était comme un petit village ou tout était à la portée de la main comme l’école, l’épicerie, l’église, la quincaillerie, le dépanneur le centre d’achat etc… tout le monde se connaissait et veillait les uns sur les autres l’entraide était de mise.
Dès l’âge de 10 ans, j’ai commencé à travailler en gardant des enfants de ma rue ou des cousins cousines pour pouvoir me payer mes effets scolaires ou autre chose dont j’avais besoin dans le temps. Pour moi c’était de l’entraide rémunérée.
Par la suite vers l’âge de 15 ans j’ai aidé mon grand-père maternel dans la routine de sa maison en faisant son ménage, ses commissions en rotation avec mes oncles et tantes ainsi que ma mère. Nous étions ses aidants naturels sans le savoir pour nous c’était naturel de faire les tâches dont il n’était plus capable. Nous l’avons aidé jusqu’à sa mort.
Devenu adulte, plus tard, j’ai accompagné ma grand-mère paternelle un certain temps avec mes 3 tantes. J’ai dû abandonner entre-temps parce qu’elle avait un caractère assez difficile et mélangeait toujours ses médicaments même s’ils étaient préparés d’avance. J’ai laissé la responsabilité à mes tantes parce qu’en plus de ma visite chez elle, une de mes tantes et ma grand-mère m’appelaient 2 à 3 fois par jour, ce qui devenait trop lourd à la fin, j’ai dû filtrer mes appels par la suite.
À mon 2ieme mariage j’ai trouvé le ‘’Jack spot’’. Deux jours après notre mariage il est rentré à l’hôpital pour être opéré pour l’aorte du cœur. J’ai dû jouer à l’infirmière malgré moi. J’ai commencé à faire de l’insomnie en pensant qu’il allait mourir n’importe quand. S’en est suivi de plusieurs entrées et sorties à l’hôpital au fil des années. Par la suite ont lui a enlevé 1 rein, Il faisait de la haute pression et de l’apnée du sommeil, du diabète, infection à une jambe suite d’un accident d’auto qu’il avait eu 35 ans auparavant et j’en passe. Comme notre médecin de famille disait si bien, c’était une bombe à retardement. J’étais devenue très anxieuse j’ai fait des Burn- out par la suite suivi de dépression, j’étais épuisé. Sur recommandation de mon médecin de famille, j’ai pu voir une T.S. pas comme proche aidante mais pour ma dépression. Nous sommes dans les années 90 dans ce temps-là les mots aidants naturels où proches aidants n’existaient à peu près pas. Nous n’avions moins de service à la maison.
Il remontait quand même assez vite, Il était dans la cinquantaine, il reprenait toujours son travail entre ses opérations, jusqu’ à son infarctus. Quand il entrait à l’hôpital, je prenais charge du commerce et de nos employés ainsi que de ma famille. Après son infarctus il a commencé à perdre ses forces de plus en plus et à avoir un tempérament désagréable par période, dû au retour de son alcoolisme. N’en pouvant plus j’ai dû divorcer de lui en 2006 en pensant avoir tout réglé et ne plus avoir à m’occuper de lui.
Vers les années 2010 ou 2012 redevenu sobre, d’un commun accord nous avons pris la décision de cohabiter ensemble. Il était dans une période plus stable. Entre temps j’avais pris un cours de préposée à domicile et en plus de m’occuper de lui, j’avais des clients qui étaient autant hypothéqué. En revenant de mon travail, je commençais mon 2ieme chiffre parce qu’à partir de l’année 2015 à 2017 l’année de sa mort, il avait des périodes up and down. Ses enfants sont venus me donner un coup de main pour les rendez-vous médical. Quand, je partais travailler, j’avais aussi des voisins qui gardaient un œil sur lui. Pendant ces années ma mère aussi a tombé malade nous nous en sommes occupé à tour de rôle dans la famille jusqu’à sa mort.
Pendant cette période quelqu’un du C.L.S.C m’a conseillé de reconsulté ce que j’ai fait. Ce qui m’a emmené vers d’autres organismes. C’est dans ces années que j’ai su que j’étais aidantes naturelles et par la suite ils ont changé de nom pour proches aidantes. Peu importe le nom qu’on nous donne on est là quand quelqu’un en a besoin, c’est plus fort que nous, même parfois au détriment de notre santé.

About the author

Je n’ai pas la prétention d’être une grande auteure mais une raconteuse d’histoire et de fait vécu sur ma vie ainsi que mes proches. Ce site se veux une plateforme pour écrire nos textes, nos états d’âmes et nos fantaisies. Il n’y a pas de limite à notre écriture mais le tout dans le respect bien sûr.

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