Je suis un rebelle. Une tête forte mais j’ai un grand cœur. Depuis que je suis jeune j’ai tout le temps été à part de mes frères et sœur. Je suis un marginal qui n’aime pas écouter les conseils de mon entourage. Seul ma mère et un de mes oncles, qui étaient mes modèles, ont été capable de me faire entendre raison et encore.
Ils étaient capables de mettre un peu de bon sens dans ma tête de pioche. Mon père pour ne rien arranger était le chef de police. Notre famille habitait dans un petit village ou il n’y avait pas de place pour 2 tête forte. Nous demeurions en haut du poste de police. Nous étions 6 enfants.
N’écoutant pas les consignes de mon père, seulement ceux de ma mère, il me mettait en prison quand je n’écoutais pas. J’avais 5 ans. Plus je désobéissais plus j’allais en prison. C’était devenu un jeu pour moi. Mes frères, ma sœur et moi connaissions le poste de police comme le fond de notre poche. C’était facile pour nous, d’y entrer et d’en sortir sans se faire prendre.
À mes 18 ans mon père m’a fait entrer dans l’armée, pour me donner une leçon. C’était le dernier recours dans les années 50 pour pouvoir casser mon caractère. Usant de ses contacts, il m’a fait entrer comme soldat dans le 22ième régiment contre ma volonté. Je n’ai eu aucune faveur sur les ordres de mon père. Ils ont bien essayé de casser mon caractère, mais révoltés comme j’étais, ils n’y sont pas parvenus. Malgré tout j’ai trouvé place. J’aimais être un soldat. J’étais un tireur d’élite parmi les meilleurs de mon bataillon. J’avais l’œil d’un faucon.
Pour me dompter plus vite, toujours sur les ordres de mon père, tout était permis à mon égard. Ils ont même fait passer un tank par-dessus la tranchée où j’étais. Ayant eu très peur, au lieu de me calmer, j’ai voulu tirer sur mon supérieur. Les MP sont venus me chercher et m’ont mis en prison. J’ai été retiré de l’armée pour décharge militaire. Ma carrière s’est terminée là. Ça été la continuité de mon enfer sur terre.
J’étais de plus en plus enragé contre la vie. Je suis devenu alcoolique. J’en ai fait baver a beaucoup de personnes. Plus tard, j’ai dû faire amende honorable auprès de beaucoup de personnes grâce à un mouvement anonyme. Je me suis tant investi dans ma réhabilitation que j’ai réussi à aider beaucoup de personnes par la suite.
Je suis décédé à la suite de longues maladies qui ont eu le dessus sur moi. Une chance que ma femme fût à mes côtés durant ces durs moments. Je me trouvais chanceux et reconnaissants. Mais pas tout le temps parce que je n’avais pas toute ma tête les dernières années. Assez souvent je ne me souvenais plus de ce qui s’était passé la journée d’avant. Mais d’avoir été un militaire, je ne l’ai jamais oublié. Je pouvais en parler pendant des heures avec mes amis et les autres vétérans.
Soldat un jour, soldat toujours.